Non à la hausse
de la taxe d'habitation pour tous les Pantinois.
Bonsoir Monsieur le Maire, chers
collègues,
La
délibération n°5 proposée à notre examen, apparaît, à première vue, comme une
mesure sociale puisqu'elle propose la hausse de 5% à 15% de l'abattement
spécial à la base du calcul de la taxe d'habitation, en faveur des foyers les
plus modestes.
Mais
dès la délibération suivante, n°6, il nous sera proposé de supprimer
l'abattement général de 15% existant actuellement pour tous les foyers
pantinois, y compris les plus modestes. Ces derniers en cumulant les 2
abattements, bénéficiaient d'un abattement de 20%.
Il
apparaît donc que, de façon détournée, il nous est demandé de baisser les
abattements existants de 5% pour les plus modestes, de 15% pour tous les
autres.
C'est
donc bien, malgré l'apparence donnée d'une simple mesure technique, la hausse
de la taxe d'habitation qui adviendra pour tous si ces deux délibérations sont
votées.
Revenons
d'abord sur la méthode : pendant qu'à Paris, des assises de la
fiscalité locale sont organisées et que le budget devient participatif, la
hausse de la fiscalité des ménages, à Pantin, parvient devant le Conseil
Municipal sans aucune annonce préalable ni concertation citoyenne.
La
raison invoquée de la nécessité « de compenser la baisse des dotations de
l'Etat aux collectivités territoriales » n'est pas acceptable.
Le
gouvernement socialiste a décidé de faire des économies sur le dos des
collectivités locales tout en leur demandant de prendre en charge
financièrement une toujours plus grande part de la vie des citoyens (la réforme
des rythmes scolaires en est un exemple récent).
Cette
baisse des dotations permet au gouvernement de financer les cadeaux faits aux
patrons du CAC 40 avec le pacte de responsabilité, le redressement des banques
et les politiques d'austérité.
Ces
politiques d'austérité échouent en France comme ailleurs en Europe. Elles ne
résorbent ni le chômage, ni la précarité, appauvrissent les peuples mais
enrichissent les banques.
Ces
choix politiques, faits par le gouvernement, dans la continuité de la politique
des gouvernements précédents, ont été validés par tout le camp socialiste, y
compris notre députée Mme Guigou. Des voix s'élèvent mais l'abstention ne
suffit plus, il faut agir. Agir pour changer de cap, changer de politique.
Il
faut que les élus locaux, comme les députés, montrent plus de courage et
d'engagement dans le refus de l'austérité. Il leur faut résister aux
conséquences des politiques austéritaires sur nos concitoyens. Nous nous
retrouvons à devoir choisir entre sacrifier nos services publics ou nos fins de
mois.
Une
concertation aurait pu faire émerger une alternative à la hausse de la
fiscalité. Une hausse pour quoi faire ? Pour quels projets ? N'y
a-t-il pas des économies à trouver ? Ne peut-on pas peser sur la fiscalité
des entreprises comme Hermès, la BNP, installées à Pantin ?
Il
est évident que la commune à besoin d'argent pour maintenir et même renforcer
les services publics qui sont notre bien commun à tous. Les impôts sont faits
pour qu'un service public de qualité existe pour tous et partout et assure
l'égalité entre les citoyens.
Néanmoins
la taxe d'habitation est l'un des impôts les plus injustes qui existent, les
valeurs locatives cadastrales sur lesquelles il est calculé datant de 1970.
Tout le système d'imposition des Français est à revoir afin que, logiquement,
qui peut le plus, paie le plus.
Nous
demandons solennellement, qu'ici, nous marquions notre différence et notre
engagement à protéger les Pantinois des effets récessifs de la progression du
chômage, que nous résistions à la dégradation des conditions de vie de nombre
de Pantinois, causée par les politiques d'austérité.
Et
pour commencer, ce soir, nous demandons que vous renonciez, Monsieur le Maire,
mesdames et messieurs les adjoints, mesdames et messieurs mes chers collègues,
à la hausse de la taxe d'habitation.
Je
vous remercie.
Les élus du groupe
Front de Gauche au Conseil Municipal :
Jean-Pierre Henry Clara
Pinault Samir
Amziane