Emploi public : le bien commun de toute la société
La France s’est dotée d’une administration qui
constitue un modèle de référence pour de nombreux pays : le statut des
fonctionnaires en organise les missions et les droits et obligations des agents
publics dans les trois versants de la Fonction Publique (État, territoriale et
hospitalière).
Articulé autour de trois principes fondamentaux : égalité,
continuité et adaptabilité, le statut sécurise le cadre d’intervention des
agents publics et assure les réponses d’intérêt général pour satisfaire de
manière équitable les besoins sociaux sur l’ensemble du territoire.
Afin d’éviter des recrutements de gré à gré et donc arbitraires, le
législateur a ainsi prévu que la règle générale d’accès à la Fonction publique
devait être le concours.
Ce principe est le seul qui assure une égalité
d’accès à l’emploi public en écartant les dérives du clientélisme ou du
favoritisme.
Le système dit de la « carrière » où le grade, propriété du
fonctionnaire, est séparé de l’emploi qui est, lui, à la disposition de
l’administration découle directement du principe d’indépendance du
fonctionnaire vis-à-vis du pouvoir politique comme de l’arbitraire
administratif. Il a vocation à garantir à tous les fonctionnaires des règles
collectives d’évolution de salaires et carrière. Une grille unique de
rémunération avec un point d’indice commun, assure partout sur le territoire,
pour les mêmes niveaux de qualification, les mêmes conditions de rémunération.
Le service public n’est pas la propriété des fonctionnaires, mais bien
celle de la Nation, ce qui implique qu’il est au service de la population. Les
droits et garanties des fonctionnaires, présentés comme des privilégiés, sont
en réalité des points d’appui pour tirer l’ensemble des garanties des salariés
vers le haut et non vers le bas. L’idée rétrograde des fonctionnaires nantis
doit continuer à être mise en échec : nos revendications en réalité s’inscrivent
dans une perspective de progrès social pour l’ensemble du pays.
Ces campagnes de médisance, tout comme l’absence de moyens pour réussir
efficacement le service public, volontairement provoqués par des réformes
telles que la RGPP, LHPST, ou encore MAPTAM, ont pour but de faire évoluer les
conceptions de l’emploi public dans un sens contraire aux principes
démocratiques.
Les conséquences sont connues de tous ; suppression de plus de 150
000 emplois en 5 ans dans la Fonction publique d’État, sous effectifs
dramatiques dans les hôpitaux, recours démesuré aux non-titulaires et à
l’emploi précaire, baisse continue du pouvoir d’achat, non reconnaissances des
qualifications, déstructuration du statut général.
C’est un pan essentiel du pacte républicain qui est mis en cause, à
travers l’attaque portée contre la Fonction publique, comme outil démocratique
de réponse aux besoins des usagers, échappant à la logique marchande.
C’est d’une politique radicalement différente dont vous
avez toutes et tous besoin.