Les chaussures, les vêtements, l'abonnement internet et téléphone, la
consommation d'électricité, les transports en commun, la collecte des
ordures ménagères… La liste est interminable. Le responsable, c'est
François Hollande. Il a décidé d'augmenter la TVA. Le taux principal
passera à 20%. Et le taux intermédiaire passera de 7% à 10%. Sarkozy
l’avait déjà fait passer de 5% a 7%. Avec Hollande, au total, ce sera
donc un doublement de ce taux en trois ans !
Au total, le gouvernement va ponctionner 7 milliards d'euros dans les poches du peuple.
Une division rapide sur les 65 millions de Français aboutit au résultat
suivant : la TVA Hollande va prendre en moyenne 107 euros par an à
chaque Français, enfants compris ! Un couple avec deux enfants va donc
voir son pouvoir d'achat privé de 428 euros par an en moyenne !
Le peuple paiera. Car la TVA est un impôt
particulièrement injuste. C'est un impôt qui frappe plus fortement les
plus pauvres que les plus riches. L'INSEE a calculé que les 10% des
ménages les plus pauvres consacrent 8,1% de leur revenu à la TVA, contre
seulement 3,4% pour les 10% les plus riches. Cette injustice se
retrouve quand on prend le sujet par l'autre bout, dans l'origine des
recettes de TVA perçues : "10% des revenus les plus bas acquittent 11,5% des recettes de la TVA, et les 10% les plus élevés n'en supportent que 5,2%".
Cette affirmation est de Mathieu Plane. Elle date de janvier 2012. Il
était alors économiste à l'Office français des conjonctures économiques.
Il est désormais conseiller au cabinet d'Arnaud Montebourg !
Tout ça pour payer le cadeau de 20 milliards d'euros par an fait au MEDEF.
Les 7 milliards d'euros de TVA doivent en effet financer une partie du
"crédit d'impôt compétitivité". Le reste sera payé par 10 milliards
d'euros de coupes dans les services publics et par 3 milliards d'euros
de taxes écologiques, c'est-à-dire d'écotaxes diverses.
Avec ce système, Bercy devient en quelque sorte le portique du MEDEF
: le ministère des Finances est privatisé pour devenir la caisse
enregistreuse qui ponctionne le peuple pour reverser aux grandes
entreprises. Car ce "crédit d'impôt compétitivité", c'est le jackpot
pour le patronat, et en particulier pour les grands groupes. Ils
toucheront 20 milliards d'euros par an ! Ces 20 milliards viendront
s'ajouter aux 30 milliards d'euros d'exonérations de cotisations
sociales déjà accordés chaque année sans aucune contrepartie.
C'est un chèque en blanc donné au MEDEF.
Toutes les entreprises ayant un salarié ou plus bénéficient du crédit
d'impôt. Il n'y a aucune contrepartie sociale. Ni en termes d'emplois,
ni de salaires, ni d'égalité hommes-femmes, ni de formation
professionnelle. Rien. Aucune. Si bien que ce "crédit d'impôt" est dans
bien des cas une prime aux licencieurs. Ainsi, le groupe PSA toucherait
environ 70 millions d'euros chaque année alors qu'il supprime 8 000
emplois et ferme l'usine d'Aulnay. Le groupe Sanofi, leader du CAC 40,
toucherait entre 40 et 60 millions d'euros. Pourtant, le groupe supprime
900 emplois dans la recherche. Et il a réalisé 8 milliards d'euros de
bénéfices l'an dernier !
Ce crédit d'impôt est anti-écologique. Le
"crédit d'impôt" n'est assorti d'aucune condition écologique. C'est donc
un encouragement au productivisme le plus destructeur. C'est un élément
majeur de la "politique de l'offre" de François Hollande, qui consiste à
demander aux entreprises de produire n'importe quoi, n'importe comment,
pourvu qu'elles produisent quelque chose. Même si ça ne sert à rien
d'utile socialement, même si ça pollue énormément. C'est une vision
totalement archaïque, à mille lieues de l'indispensable conversion
écologique du système productif. Ainsi, l'un des premiers bénéficiaires
est le groupe Vinci. Le groupe qui construit l'aéroport de
Notre-Dame-des-Landes après avoir fait main basse sur les autoroutes. Il
empocherait 80 millions d'euros par an selon certaines estimations.
Aucune contrepartie, donc. Aucun contrôle
non plus ! Au passage, ce crédit d'impôt donne déjà lieu à un véritable
racket entre entreprises. Les grands groupes donneurs d'ordre exigent
que leurs sous-traitants cassent leurs prix, puisqu'ils bénéficient du
crédit d'impôt. Les PME en bout de chaîne sont sommées de rétrocéder à
leurs donneurs d'ordres ce qu'elles croyaient avoir obtenu. Quant aux
salariés, ils n'auront pas leur mot à dire sur l'usage des fonds. Ils
seront à peine informés.
Et, en apothéose, Pierre Moscovici a annoncé le 29 août dernier, devant
l'université du MEDEF, qu'il n'y aurait "aucun contrôle fiscal" sur
l'usage des fonds ! 20 milliards d'euros d'argent public distribués sans
aucun contrôle ! Où sont les pleurnicheurs habituels sur la "bonne
gestion" des comptes publics ? Quand « L'Express », l’accro aux Le Pen,
dénoncera-t-il "l'assistanat" dont profitent indûment les grands groupes
? On dirait qu’ils s'accordent très bien de ce privilège patronal qui
consiste à vider les caisses de l'Etat et du peuple pour se remplir les
poches "sans contrôle fiscal". Le grand journaliste Barbier, qui a tout
vu et tout compris sur les abus aux caisses d’allocation familiale, n’a
pas eu une minute pour détecter « Ecomouv ». Il n’est donc pas prêt de
consacrer une seule de celles qu’il réserve à la surveillance des
musulmans au racket de 20 milliards d’euros en faveur des actionnaires.
Dommage, car cette affaire est une gabegie d'argent public ! Le
crédit d'impôt est totalement inefficace. Ce n'est pas moi qui le dit.
C'est un organisme créé par le gouvernement Ayrault lui-même : le comité
de suivi du crédit d'impôt. Ce crédit d'impôt était censé aider la
"compétitivité" des entreprises qui sont dans la concurrence
internationale. Je ne donne que deux chiffres. A peine 9% des 20
milliards d'euros profitent aux entreprises qui réalisent plus de 35% de
leur chiffre d'affaire à l'exportation. Alors que 38% des 20 milliards
vont à des entreprises qui n'exportent pas du tout. Parmi les principaux
bénéficiaires, on trouve beaucoup d'entreprises qui ont des activités
non délocalisables : EDF, GDF, Carrefour… Pour celles-ci, c'est un pur
effet d'aubaine !
Voilà ce qu'est ce crédit d'impôt. Une
mesure inefficace. Une gabegie fiscale. Une mesure coûteuse qui prolonge
les privilèges du MEDEF et des grands groupes. Et qui sera payée par le
peuple avec des services publics en moins et la hausse de la TVA. Voilà
ce que nous voulons mettre en échec en ayant manifesté à Paris le 1er décembre pour la Révolution fiscale et contre la hausse de la TVA.
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