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mercredi 12 mars 2014

Le logement social : un outil pour favoriser le développement local à la main des maires


Emmanuel Rivière, directeur de l’unité Stratégies d’opinion de TNS Sofres, revient sur les principaux enseignements d’une enquête inédite sur la perception et les projets des candidats et des maires en matière de logement social, réalisée du 2 décembre 2013 au 10 janvier 2014 pour l’USH.

L’ enquête « Logement social : perceptions et attentes des candidats et des maires » a comporté deux phases : une première phase d’entretiens conduits auprès de 6 maires sortants (ou adjoints) et de 6 candidats d’opposition, suivie d’une phase quantitative avec 200 interviews par téléphone, réalisées auprès de 120 maires sortants et 80 candidats d’opposition.

Le premier enseignement de cette enquête est plus une tendance confortée qu’une nouveauté : le logement est l’un des premiers sujets de préoccupation pour les citoyens. Il est, on le sait, étroitement lié aux questions d’emploi, de pouvoir d’achat et de qualité de vie. Pour les élus, élaborer une politique du logement, c’est construire l’avenir de leur ville. Le logement joue à la fois les rôles de révélateur et de moteur du dynamisme de leur commune. Les élus sont donc particulièrement sensibles, même s’il y a des contrastes géographiques forts, à l’accès au logement abordable (pour les plus démunis comme pour les classes moyennes qui peinent aujourd’hui à se loger aux prix du marché), à l’accession facilitée à la propriété et à la rénovation thermique. Autant de sujets qui visent à redonner, en priorité, du pouvoir d’achat.

À ce titre, et c’est là la deuxième leçon de cette enquête, le logement social est évoqué systématiquement par les candidats et les élus comme un des principaux outils en leurs mains pour agir en matière de logement. Ils ont de fortes attentes par rapport aux organismes Hlm en matière de réduction de la consommation énergétique des logements et de rénovation des logements existants. Autres priorités selon les maires : la dispersion des logements Hlm au sein de la commune et la mixité au sein du parc, l’adéquation de l’offre et de la demande au sein du parc social existant et l’accession sociale à la propriété.

Candidats et maires prêtent au logement social un certain nombre d’atouts au premier rang desquels figure sa capacité à faire office de filet de sécurité pour les personnes confrontées subitement à un accident de la vie. Deuxième atout, celui de maintenir un dynamisme démographique : le logement est vu par les maires comme un moyen efficace de rajeunir la population et de maintenir sur le territoire les services associés à cette population (écoles, crèches, commerces…). Troisième atout, les potentialités du logement social en matière d’innovation sociale, architecturale, technique : les éco-quartiers, les résidences intergénérationnelles, les adaptations de l’habitat aux personnes à mobilité réduite sont autant d’exemples à donner. Enfin, ils considèrent le logement social comme un véritable outil d’aménagement de leur ville.

Derrière le logement social, c’est toute l’ingénierie des organismes Hlm qui est à la fois appréciée et sollicitée, comme le révèle également cette étude. Ces derniers sont jugés positivement sur leurs missions fondamentales : qualité des logements, maîtrise de la progression des loyers, rigueur sur le plan de la gestion. Mais ils sont aussi attendus sur leur capacité à délivrer du conseil et de l’information, en particulier chez les candidats non sortants. Les maires souhaiteraient notamment une information homogène, actualisée et consolidée au niveau de la commune ou de l’intercommunalité sur l’état du parc social, sur les demandes des locataires Hlm et sur les besoins de logements Hlm. Un partenariat bien établi donc entre maires et organismes Hlm, et le souhait de son renforcement en matière de collecte de l’information, pour piloter plus finement les projets d’aménagement de leur ville.