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jeudi 6 mars 2014

Municipales : à Pantin, l'avenir du centre commercial fait débat

LE SUJET QUI FAIT DEBAT. Dans le cadre de la campagne municipale, le Parisien 93 interroge tous les candiats sur le sujet qui fait débat dans chaque ville de Seine-Saint-Denis. Gros plan sur Pantin (54 124 habitants), où les candidats se prononcent sur l’avenir du petit centre  Verpantin, vétuste, peut-être amené à changer dans le cadre de la requalification de l’entrée de ville.

BERTRAND KERN, MAIRE SORTANT  :
«Construit dans les années 1980, Verpantin est une erreur urbanistique.
Cet ensemble a très mal vieilli, il est, de plus, très daté d’un point de vue architectural. La gestion du centre commercial a été confiée à un opérateur privé. Si la ville n’a pas la responsabilité de la gestion du site, elle peut intervenir pour une évolution positive.
Nous avons notamment obtenu des responsables de l’hôtel Campanile qu’ils refassent leur façade, redonnant un petit coup de jeune à ce bâtiment.
Nous comptons également intervenir sur les abords avec la requalification de la N3 en boulevard urbain ce qui devrait contribuer à humaniser ce lieu. Nous avons également suggéré d’ouvrir les boutiques de la galerie commerçante sur l’avenue afin de créer un véritable front commercial plus avenant. Nous prévoyons aussi de déployer de nouvelles caméras de video-protection pour pacifier l’espace public.
Enfin, dans la perspective du développement d’un centre-ville commerçant véritablement attractif entre Verpantin et la mairie, nous préparons pour septembre, l’implantation d’un marché alimentaire de qualité place Olympe-de-Gouges, en lieu et place de l’actuel marché Hoche. Un règlement municipal de la publicité et des enseignes devrait également contribuer à réduire la pollution visuelle et rendre à Verpantin une identité plus flatteuse.»
JEAN-PIERRE HENRY, FdG-PCF :
«Le centre commercial Verpantin attire bien au-delà de la clientèle pantinoise en raison de la présence d’une grande enseigne offensive. Sa galerie commerçante est sans doute mal dimensionnée avec cependant des enseignes diverses et intéressantes.
La seule difficulté que nous notons est un problème de circulation aux heures de pointe de fréquentation. La requalification de la N3, bien au delà de l’entrée de ville, qui est promise depuis déjà deux mandats par Bertrand Kern, doit reposer le choix du transport en commun qui restructurera l’avenue Jean-Lolive. Il y est prévu un bus à haut niveau de service qui, à notre avis, sera déjà surchargé dès sa mise en route —voir l’exemple du T 5 mal dimensionné. Nous pensons que la création d’une ligne de tramway serait plus à même de transporter les Pantinois mais surtout les 80 000 habitants qui vont s’installer le long de la N3 de Bobigny à Pavillons-sous-Bois. Ce serait aussi le réel moyen de pacifier la circulation très dense sur Pantin qui absorbe tous les transits en direction de Paris. Cette opération permettrait donc de requalifier de manière durable l’ensemble de l’avenue Jean-Lolive qui offrirait des possibilités de développement d’un commerce de proximité de qualité et diversifié, complément indispensable à Verpantin.»
GEOFFREY CARVALHINHO, UMP :
«Le centre commercial Verpantin est l’un des poumons de notre ville mais on constate une dégradation des locaux, des commerces de qualité et un sentiment d’insécurité aux deux principales entrées. Nous proposons aux Pantinois de sécuriser les entrées avec de la vidéoprotection et un passage régulier de la police municipale, d’attirer des commerces de qualité, d’assurer un passage régulier des services de propreté aux alentours et de faire en sorte que Verpantin ait une meilleur visibilité extérieure.»
ARMONIE BORDES, LO :
«Quand on me parle centre commercial et grandes surfaces, comme bien des familles ouvrières, je pense : “comment va-t-on remplir son chariot ?” Surtout à l’heure où le nombre de chômeurs ne cesse d’augmenter par la faute du patronat, qui continue de licencier pour faire grandir ses profits. Résultats : de plus en plus de personnes s’adressent au Secours populaire ou aux Restos du coeur. Des retraités cherchent des petits boulots. La majorité des jeunes arrive à 40 ans sans jamais avoir signé un CDI, sans parler des caissières à qui on impose des temps partiels mal payés.
Les élections municipales ne changeront rien à une situation aussi dégradée. Seule une lutte d’ensemble des travailleurs le peut, comme dans le passé, quand les grèves de Juin 36, en pleine crise, ont imposé aux patrons de payer les congés. Aujourd’hui, il faut interdire les licenciements, répartir le travail entre tous avec maintien du salaire et l’indexer, avec les pensions et les allocations, sur le coût de la vie.»
NADIA AZOUG, EELV :
«La liste des écologistes et des citoyens engagés propose d’associer les habitants, les commerçants et les usagers, à la reconfiguration de ce périmètre afin d’agir sur l’espace public. Comme le tram à la porte de Pantin, nous souhaitons des déplacements apaisés par la venue du Tzen 3 sur la nationale. Ce bus, dit en site propre sera silencieux et non polluant.
Nous voulons favoriser le développement de voie piétonne, développer les pistes cyclables, des trottoirs élargis afin d’y marcher sans avoir crainte d’un accident à la sortie du groupe scolaire Joliot-Curie.
Nous ne voulons pas transférer le secteur de commerces de qualité exclusivement vers la place Olympe-de-Gouges, rue Hoche, là où sera le futur marché alimentaire. Nous créerons un périmètre de sauvegarde du commerce de l’avenue Jean-Lolive à la rue du Pré-Saint-Gervais, au secteur des Sept Arpents. Comme le 11e arrondissement l’a fait, nous préempterons pour stopper le monocommerce, ré-implanter des commerces de qualité et développer des initiatives collectives par les commerçants.»

Propos recueillis par M.-P. B. dans Le Parisien du 3 mars 2014